Les indispensables pour un design sur mesure

Et pourquoi ne pas commencer par une pièce attribuée à l’architecte Charles-Édouard Jeanneret-Gris plus connu sous le nom du Corbusier, dont le patrimoine helvétique n’est plus à présenter ? On pense par exemple à sa célèbre chaise-longue aujourd’hui éditée par l’italien Cassina et désormais rebaptisée LC4. Tout l’intérêt de cette œuvre repose sur un long travail destiné à étudier l’ergonomie. Plus qu’à Le Corbusier, ce serait en réalité à son associée, Charlotte Perriand, que nous devons cette chaise qui, en 1928, se veut révolutionnaire tant par ses matériaux que par son ingéniosité.

Les assises en effet, ont été particulièrement source d’inspiration pour les designers. On citera ici la chaise Panton que l’on doit à Verner Panton. Il imagine en 1960 une chaise qui serait constituée d’un seul tenant ! Une première pour une chaise en plastique qui sera donc moulée d’un bloc. Primée à maintes reprises lors de concours internationaux, cette chaise amuse autant qu’elle interpelle, et ce, systématiquement : autant de caractéristiques d’une véritable icône.

On citera aussi le fameux fauteuil Egg tout droit sorti de l’imagination du danois Arne Jacobsen. Initialement dessiné en 1958 pour habiller les halls des hôtels, ce fauteuil présente la particularité de réunir l’assise, le dossier et même les accoudoirs au sein d’une seule forme : l’œuf. Véritable cocoon, ce fauteuil trouvera tout naturellement sa place dans les lieux appelant à la convivialité et à la relaxation. Il est aujourd’hui décliné de multiples manières, pivote même à 360° et reste un classique aux yeux des amateurs de mobilier vintage.

Un petit crochet par l’Asie où le tabouret Butterfly est probablement devenu le tabouret le plus célèbre de l’histoire du Japon. Son créateur Sori Yanagi se montra très curieux du design européen tout en vénérant sa culture originelle nippone. C’est donc issu du mariage entre ces deux cultures, ces deux savoir-faire, que naitra en 1956 le tabouret Butterfly. Composé de deux « ailes » liées par une tige en laiton, certains y voient la métaphore de la jointure entre l’Orient et l’Occident. Quoi qu’il en soit, c’est son rendu, très élégant et aérien qui lui a valu son nom, hommage au papillon.

Ne vous méprenez pas, nul besoin de tant d’antériorité historique pour être considérée comme une pièce iconique ! La chaise Ghost du designer français Philippe Starck en est la preuve. Créée en 2002, on ne la présente plus. Le parti-pris est définitivement baroque, tout en transparence et de polycarbonate, vous l’avez forcément déjà vu quelque part. Et elle vous a beaucoup plus ou fortement déplu. Dans tous les cas, le pari était réussi puisqu’elle ne vous a pas laissé indifférent. Sa particularité est pourtant devenue le principal défi posé à sa fabrication par son éditeur italien Kartell : sa transparence se devait absolument d’être résistante aux rayures et aux chocs. Une réelle prouesse relevée avec brio pour cette chaise directement inspirée de celles de l’époque de Louis XV.

Un autre élément de mobilier qui a beaucoup inspiré les designers de tous pays sont bien sûr les luminaires. Comment ne pas citer l’intemporelle lampe pipistrello… De l’italien « chauve-souris », l’abat-jour de la lampe s’inspire en effet des ailes de ces petits noctambules. Pour l’époque cela est suffisamment rare pour le préciser : son créateur n’est autre… qu’une créatrice ! Gae Aulenti crée en 1965 cette lampe qui deviendra un incontournable du design italien. Outre son esthétique, la lampe est montée sur un socle télescopique permettant à son détenteur de l’utiliser tantôt comme lampe de table, tantôt comme lampe sur pied. Ingénieux !

Deux ans plus tard et dans une toute autre ambiance, c’est encore un italien, Giancarlo Mattioli, qui donne vie à la célèbre lampe Nesso pour la marque Artemide. Définitivement pop, cette lampe aux allures de champignon se décline en blanc ou en orange même si c’est dans sa teinte acidulée qu’on la connait le plus. Son look futuriste lui permet de se démarquer dans toute pièce et ce, qu’elle soit allumée ou éteinte.

Bien plus contemporaine et imposante, vous avez sans doute déjà croisé la suspension Vertigo de Constance Guisset. Née en 2010, cette suspension très graphique mêle des lignes contemporaines à un look très classique et la fusion des deux est tout simplement magique. De grande envergure, on a l’impression lorsqu’on se trouve au-dessous d’être comme enveloppé, protégé. On s’y sent presque « à l’abri ». De quoi, on ne sait pas, mais la sensation est plus qu’agréable. Magique on vous dit…

Si les assises et les luminaires ont été le terrain de jeu de nombreux designers, les tables évidemment ne sont pas en reste. Comment ne pas citer la table tulipe ? Sa création répond en réalité à un défi que s’est lancé l’architecte finlandais Eero Saarinen. En effet, ce dernier trouvait assez peu esthétique les « jungles de pieds » pour reprendre ses termes que l’on trouvait systématiquement sous les chaises ou sous les tables. Il a donc imaginé un meuble qui tiendrait sur un seul et unique support. Une innovation spectaculaire en 1956 et un objet devenu cultissime.

Symbole du minimalisme et de l’épure, la Coffee Table d’Isamu Noguchi est aujourd’hui l’une des pièces les plus copiées dans le monde. Tout de bois et de verre, son design reconnaissable entre tous et ses lignes parfaites s’intègrent volontiers à tout décor, conférant immédiatement à la pièce dans laquelle elle se trouve une belle ambiance japonisante.

Difficile de se restreindre à dix pièces tant l’univers du design est riche et varié mais nul doute que ces modèles-ci ont su traverser les années et donneront à votre demeure un peu d’intemporalité.

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